Matinale rencontre

Le sixième coup de cloche résonnait lourdement dans la ville de Londres qui s'éveillait lentement. Du haut d'un toit ancien et élevé, Thomas Hertz, droit et fier observait la capitale moldue, il y avait déjà une telle agitation, c'en était presque écoeurant, les sorciers travaillaient toujours en silence, ils n'avaient pas besoin de ces étranges machines qu'utilisaient les moldus. Mais telle était la vie, et celà ne changerait probablement plus désormais. Jetant un dernier regard au premiers rayons du soleil qui perçaient l'horizon, Thomas se retourna et descendit dans les sombres ruelles de Londres.

Il marchait rapidement dans l'obscurité crasseuses de la capitale, sortant de temps à autres une petite boussole qui étrangement n'indiquait pas le nord, avant de continuer sa route, jetant des regards furtifs sur ses arrières. L'ancien directeur des aurors avait un rendez-vous tout à fait officieux avant d'entamer sa journée officielle d'ambassadeur. Enfin, après quelques minutes de marches, il s'arrêta devant une plaque d'égout un peu plus grande que les autres. Un homme qui dormait dans la rue se réveilla à son approche, sortant un couteau et le regardant d'un air méfiant. Hertz dans un geste très rapide sortit sa baguette et endormit profondément le moldu à l'aide d'un sortilège simple mais efficace, avant de modifier légèrement sa mémoire afin qu'il n'ait aucun souvenir de ce court réveil. Il souleva la plaque d'égouts d'un geste de sa baguette et pénétra les vieilles canalisations de la ville, refermant la plaque sur lui et s'enfermant dans l'obscurité.

Il suivit l'écoulement des eaux, évitant de respirer tellement l'air empestait, et arriva dans une sorte de petite pièce, faiblement éclairé par une étrange lueur verdâtre provenant de l'eau sale. Thomas ne savait qui lui avait demandé de venir, la lettre était anonyme, mais le ton lui avait plut. Il était là. Tout à coup une sombre silouhette émergea des eaux pestiliennes, un répugnant limon recouvrant sa cape de sorcier et son visage blafard. Une voix ressemblant à un hoquet vicieux s'éleva alors dans la pièce.

"-Bonjour Thomas, Wisper m'a envoyé te parler."

Hertz aquieça d'un signe de tête, cet homme confirmait ce que Thomas avait supposé lorsque le dénommé Wisper avait fait croire à sa mort. Il avait toujours été en bon termes avec lui, même quand il était auror, et de ce fait le savoir en vie quelque part, et veillant sur lui, rassura le jeune sorcier. Sa voix glaciale s'éleva comme un murmure, emplissant la pièce:

"-Je t'écoute."

"-Voici son message: Si le premier sorcier était un moldu, alors celui qui surpassera les magiciens sera donc un sorcier..."

Hertz ne dit rien, enregistrant l'énigme dans sa mémoire, il réfléchirait à sa signification profonde plus tard... L'homme avait plongé sa main dans sa cape et en avait sortit un médaillon protégé de toute souillure malgré l'état pitoyable de son porteur. Thomas attira l'objet jusq'uà lui d'un geste de baguette, l'observa quelques secondes avant de le ranger dans sa cape. Il avait reconnut les armoiries de Wisper, et le type de médaillon, un mot était toujours glissé à l'intérieur, et Thomas connaissait le moyen de l'ouvrir. Hertz leva son regard vers le messager, ce dernier ne savait rien d'autre, peut-être n'était-il même pas un sorcier. Alors Thomas eut un sombre sourire lorsqu'il murmura:

"-Alors que ce message d'aucun autre ne soit connu..."

Et l'homme s'effondra, foudroyé par la puissante magie, Wisper avait toujours usé de cette phrase, disant aux messagers de la prononcer s'ils étaient en danger, leur faisant croire que celà les sauverait... Avec un denier regard pour l'endoirt où s'était trouvé le messager, il repartit vers le monde moldu sans un mot, méditant les paroles du messager. Il sortit de la bouche d'égout avec élégance, chassant les odeurs répulsives de son être. Il remarqua le moldu clochard, dont la gorge avait été tranchée, et les quelques objets de valeurs volée...

"-Dommage pour toi de t'être réveillé tout à l'heure, vieux."

Et il repartit en direction du ministère d'un pas assuré, retournant sans cesse l'énigmatique message dans sa tête, il étudierait le médaillon en paix chez lui, ce soir, sûrement la clé était-elle là... C'est alors qu'il sentit une onde magique représentative d'une personne proche, un sorcier arrivait...

Sangjin était affairé depuis tant de temps qu’il se demandait depuis combien de jours il n’était pas sortit. Enfin il s’accordait une soirée de détente avec restaurant et bar à la clé. Cependant, il n’était pas si enjoué que ça. Il passa, au final, toute la soirée seul, se remémorant avec lassitude et regret tous les doux moments qu’il avait pu passer avec Alyssonna, sa défunte aimée. Mais tel était le pacte et il ne pouvait s’y soustraire. Allant au plus au point, il savoura une vue sur Londres incroyable, éblouissante … Il finit par redescendre, se promenant au hasard, se croyant un peu pour le roi de la ville, soupirant, expirant dans un souffle blanc, résultat de température fraîche. Il était six heures du matin passé et il n’avait rien vu s’écouler. Mais alors qu’il errait, il sentit une présence magique, un potentiel d’une inquiétante puissance, un magicien presque hors du commun même si au final, il en connaissait beaucoup de cette taille.

Il s’avança, continuant sur sa lancée et au hasard d’une immense place, une ombre blanche apparut devant ses yeux, d’elle émanant des cercles diffus d’énergie, manifestant des pouvoirs bien réels. Thomas Hertz, tel était son nom. Son combat avec Aurion avait été mémorable même si au final, se fut bien moins spectaculaire de ce qu’il avait déjà vu en Asie. Un bref signe de la tête, les deux hommes se reconnurent. Mais au fond de lui, Sangjin sentit un bref changement chez Hertz, peut être une inquiétude ou un brin d’anxiété, comme s’il l’avait surpris à quelque chose de peu recommandable. Il continua vers lui, s’approchant jusqu’à parfaitement le discerner.

- Vous m’avez l’air soucieux, Thomas, d’une heure si tôt, j’aurai cru me retrouver seul en ce lieu mais quoiqu’il en soit … bonsoir.

Thomas arriva sur une petite place que les rayons du soleil n'atteignaient jamais, et vit apparaître Sangjin Némura devant lui, trouver son directeur à une telle heure et dans un tel endroit étonna fortement Thomas, mais rien n'y parut. Il marcha jusqu'à lui et lui répondit d'une voix agréable:

"-Pour moi ce sera bonjour, Sangjin. J'avou être également surpris de vous retrouver ici..."

Il s'apprêtait à ajouter qu'il n'imaginait pas son interlocuteur comme un tel festif, mais les penséees tristes et mélancoliques s'échappant de l'esprit de Sangjin l'en dissuadèrent. Il continua d'une voix simple, un peu moins glaciale qu'à l'habitude, peu être parce qu'il commençait à bien connaître mr Némura:

"-Soucieux? Je n'irais pas jusque là, simplement perplexe sur le message que l'on vient de me transmettre. Une énigme sans aucun doute, me guidant vers une nouvelle forme de magie que je n'ai pas encore découverte. Elle provient de mon grand père, Wisper Hertz, bien entendu si vous cherchez des informations sur lui, vous découvrirez qu'il est mort il y a neuf mois de celà... Ma famille a toujours aimé jouer à ce jeu mystérieux et ombragé, et je dois avouer que même si j'ai renié leurs profondes convictions en la magie noire, j'aime tout ce qui tend vers les mystères, les défis..."

Un éphémère sourire passa sur ses lèvres, repensant à la manière dont il s'était assuré que le messager ne trahisse pas le secret, une action typique de sa famille. Il se reprit rapidement, rendant sa question à Sangjin:

"-Et vous, monsieur le directeur, qu'est-ce qui vous ammène ici de si bon matin?"

Il aimait l'appeler ainsi, d'une manière ironique, cette appelation gênant en général Sangjin. Thomas l'appréciait beaucoup pour sa modestie, comme il l'avait été autrefois, bien que maintenant il s'impose un plus par moments, surtout avec son directorat du bureau des aurors...

« Oui … bonjour semble en effet bien plus approprié à cette heure-ci de la journée … »

Sangjin était un peu dans le gaz, ne sachant plus réellement le temps qui s’était écoulé depuis sa ballade. Mais le lever du soleil, même si les rayons n’étaient pas présents, confirmait que la nuit était passée et que le matin était déjà bien en place. En fait, il était presque l’heure de se rendre au ministère et en fin de compte, croiser Thomas en de pareilles circonstances n’étaient pas si étranges que cela, il lui sourit, lui serrant chaleureusement la main avant de se remmitouffler dans son manteau. La nuit avait été particulièrement fraîche.

« ce genre de recherche, typique des gens paranoïaques et des assoiffés de curiosité souvent malsaine ne sont pas mes hobby, en définitif. Ne cherchez donc pas à vous justifiez, je ne vous le demandais pas. Cependant, depuis la fin de la guerre, même si nous ne nous sommes pas souvent croisés, vous m’avez l’air plus inquiet que jamais, avec toujours un air sombre et peu éclairé, comme tourmenté par quelque chose de constant. Mais peut être me trompe-je.

Directeur … oui, ce titre .. ; je n’arriverais jamais à m’y faire. Mais c’est un métier passionnant et très prenant en définitif. D’ailleurs, il faudra que je vous parle dans la semaine d’une rencontre importante avec l’école de Hayaku, une institution majeure du Japon qui souhaite nous envoyer des stagiaires ou des commanditaires au Ministère pour une aide quelconque. Cela me paraît suspect mais leur bonne volonté laisse cependant croire à une réelle envie de nous aider même si glaner des informations serait un ordre de seconde zone … Bref, on nous a convié à une réception, j’ai quatre invitations … et vous en fait bien évidemment partie …

Quant à ce que je fais ici … je me le demande parfois … Je n’arrive que difficilement à faire mon deuil envers Alyssonna et parfois, il me plaît d’errer un peu seul, comme si, en fin de compte, ce silence m’aidait un peu à la retrouver même si ce n’est que simple illusion. Dans tout les cas, cela me repose et c’est bien là l’essentiel.

Wisper hertz … cela me dit bien quelque chose, peut être ai-je déjà croisé son nom au détour d’un livre poussiéreux de Poudlard ou du ministère. Quoiqu’il en soit, que ce soit en Orient ou en Occident, les gens utilisent souvent des subterfuges similaires …