Le Manoir des Hertz

Dans les montagnes situées au sud de l’Ecosse se trouvait un petit plateau composé d’une immense forêt, dans laquelle les moldus avaient la fâcheuse habitude d’oublier la raison de leur venue et de repartir aussitôt, inquiétés également par l’aspect lugubre de la sombre forêt. Un petit chemin sinueux seul la perçait, menant vers son obscur centre. Plus précisément vers un immense manoir, entouré d’un magnifique parc. Ce parc, qui faisait un peu plus d’un hectare, était principalement composé de haies simples, composant un immense labyrinthe. Derrière le manoir un sombre lac reflétait la lumière de la lune et du soleil, dans lequel se baigner était sans danger et souvent très vivifiant…
Le portail en fer noir était gravé d’une magnifique fresque, et en son centre était positionné un heurtoir magique qui retentissait directement dans le sombre manoir. Derrière le portail s’étendait une large allé qui menait jusqu’à la porte du manoir, à laquelle on accédait après avoir monté quelques marches, elle était gravée dans du bois d’ébène extrêmement rare et cher.

Lorsqu’on pénètre dans ce magnifique manoir, on se retrouve dans un long couloir remplit d’objets divers. Des tableaux représentants tous les sorciers de la noble et ancienne famille des Hertz, le dernier en date étant celui de Wisper Hertz, le grand-père de Thomas. Des chandeliers en or massif étaient accrochés au mur régulièrement, diffusant une lueur agréable dans toute la demeure. Des meubles encombraient par moment le large couloir, une commode dans laquelle se trouvaient diverses étoffes, ou bien une simple table un peu plus loin, ou encore cette magnifique pendule magique qui faisait résonner son battement régulier dans tout le couloir… Sur chacun de ces meubles étaient disposés avec minutie des objets magiques, des vases de fleurs noires, des photographies anciennes et bien d’autres choses… Les murs étaient faits de pierres sombres, que la famille avait choisi de ne pas dissimuler derrière un quelconque papier peint. Le sol, lui était recouvert d’un parquet de bois, assombri par un verni magique, et recouvert par un élégant tapis rouge, ne laissant qu’une bande de bois apparente près des murs. Le plafond était à plus de trois mètres de hauteur, et cela dans toute la maison. De petits lustres de cristal étaient accrochés aux plafonds d’ébène tous les cinq mètres environs, répandant une douce lueur tombante supplémentaire dans le long couloir… Au bout du corridor se trouvait un large escalier menant au premier étage, sur le côté du quel se trouvait une vieille armoire magique qui était en fait un passage secret dissimulé menant vers les sous-sols de la demeure.

La première paire de porte se trouvait quelques mètres après l’entrée, celle de gauche était un grand placard contenant divers objets utiles à l’entretien de la maison, mais aussi des étoffes, des meubles et bien d’autres choses. Celle de droite elle, menait à la cave de vins des Hertz, qui faisait près de soixante mètres carrés et contenait des centaines de bouteilles, datant pour certaines du millénaire précédent… Toutes étaient conservées par la magie en place dans la pièce. Lorsque l’on continuait dans le couloir, on arrivait à deux autres grandes portes, celle de droite ouvrait sur le bureau de Thomas, une pièce faiblement éclairée, au centre de laquelle trônait un immense bureau d’ébène. Une grande fenêtre se trouvait derrière le bureau, mais ne pouvait être ouverte, pour cause, il s’agissait d’une fenêtre magique, donnant vu sur le côté du parc, car le bureau se trouve au centre de la maison, et que cette source de lumière ne pouvait être qu’un avantage supplémentaire. Une petite bibliothèque, ne contenant que quelques centaines d’ouvrages recouvrait l’un des murs de la pièce, tandis qu’une immense toile recouvrait celui d’en face. Elle représentait le duel magique de Thomas et de Sozer Aurion à Londres quelques mois auparavant. Dans cette pièce, comme dans celle d’en face, le tapis rouge ne s’étendait pas, et était remplacé par un tapis persan du IXème siècle. La pièce de gauche était le salon, mais aucune porte ne la protégeait, l’ouvrant ainsi à tous les invités.

Devant l’entrée de la pièce principale se trouvait la longue table à manger vernie et recouverte d’une nappe noire et émeraude, entourée d’une dizaine de chaises en temps normal. Cependant elle pouvait aisément être agrandie si le besoin s’en faisait sentir, les Hertz aimaient l’espace. Derrière cette table se trouvait le Salon à proprement dit, trois fauteuils et un large canapé de cuir noir formaient un large cercle, installés sur un immense tapis persan aux couleurs pâles. Une petite table de verre se trouvait à côté de chaque fauteuil, permettant à son occupant d’y poser son verre ou son livre. Sur la droite, l’immense bibliothèque formait un coin, recouvrant deux murs entiers et contenant les trois mille ouvrages les plus fréquemment utilisés. Bien entendu les autres murs étaient recouverts de tableaux anciens et de chandeliers. Un immense lustre cristallin planait au-dessus de la table, illuminant la pièce d’une lumière réglable magiquement. Sur le mur gauche, près des fauteuils, se trouvait également la cheminée, répandant sa douce chaleur dans toute la pièce… Face à l’entrée, comme dans le bureau, une fenêtre artificielle avait été aménagée, donnant vue sur le paisible lac situé derrière la demeure, conférant de la luminosité à la pièce. Cependant cette fenêtre était encore plus ensorcelée que l’autre, et se situait vraiment à l’arrière de la maison, ainsi lorsqu’on l’ouvrait dans le salon, elle s’ouvrait également à l’extérieur, faisant entrer les bruits et les senteurs de la nature extérieure. Ce puissant sortilège avait été pratiqué par l’arrière-grand-père de Wisper Hertz.
A droite, à côté de la bibliothèque, une porte menait à la cuisine.

La cuisine était une des rares pièces de la maison où un dallage noir remplaçait le parquet. Elle était très spacieuse, des éléments accolés à tous les murs entouraient l’immense table qui trônait au centre, et qui était généralement emplie de victuailles en train d’être préparées pour le soir. Cette pièce était toujours emplie d’odeurs diverses qui étaient évacuées par une bouche d’aération située au plafond, une barrière magique empêchait les odeurs culinaires de pénétrer le salon, ainsi les invités ne découvraient le menu que lorsque les plats passaient la porte…

Il n’y avait qu’une seule autre porte dans le couloir, qui ouvrait sur une petite pièce de toilettes. Cette partie de la maison était donc l’espace de vie principal, cependant la demeure était bien plus vaste : une aile gauche et une aile droite s’étendaient de chaque côté de la masure qui avait également un étage, sans parler des sombres sous-sols.

Au rez-de-chaussée les ailes droite et gauche n’étaient que très peu utilisées par les sorciers invités des Hertz. Deux pièces seulement, une dans chaque aile, étaient quelquefois visitées par les habitants du manoir. La première était destinée au quidditch, et renfermait plusieurs balais, des balles, plus divers accessoires pouvant servir. Thomas cependant n’était pas un grand fan de quidditch et n’y venait que très rarement, la plupart du temps pour faire plaisir à l’un ou l’autre de ses invités. L’autre pièce, qui donnait elle aussi sur le lac, était une salle de jeux. Un bar y avait été aménagé, ainsi qu’un billard, un jeu moldu agréable lorsque l’on désire discuter tout en buvant un verre entre amis, et des tables sur lesquelles étaient disposées des jeux d’échecs sorciers ou de go, un autre jeu moldu. Même seul, Thomas aimait parfois venir s’y détendre…
Le reste du rez-de-chaussée n’était qu’une suite de placards de rangements contenant toutes sortes d’objets et de décoration, que les elfes changeaient selon les humeurs de leurs maîtres. L’aile gauche était entièrement réservée au confort des elfes, qui étaient au nombre de cinq dans la demeure, mais étaient extrêmement bien traités, contrairement à la majorité des leurs. En effet leurs appartements étaient très spacieux, ils avaient de quoi se détendre de temps à autre, et n’étaient jamais insultés ou frappés par les Hertz. Ces derniers considéraient d’ailleurs les elfes de maison comme des domestiques amicaux plutôt que comme des esclaves, et une relation courtoise et sympathique existait entre les maîtres et les serviteurs, qui obéissaient sans hésiter. Les elfes avaient même le droit d’omettre une objection lorsqu’ils jugeaient qu’une décision de Thomas n’était pas la plus judicieuse, et en matière de rangement et de propreté, l’ancien directeur des aurors se rangeait souvent de leur côté.






la suite plus tard.

post de sécurité pour la description initiale.

Edit de Jack: Permission spéciale pour le double post...

Un pâle et maladif soleil brillait dans le ciel parsemé de traînées blanches qui paressaient au grès du vent. La température était acceptable pour un juillet écossais et le brouillard s'était levé en même temps que le soleil. Le paysage était toutefois un rien sinistre, et la vue des landes grise et monotones qui s'étendaient au pied des collines était peu réjouissante. Tout comme la forêt peu avenantes entourant le manoir qui se dressait devant la jeune femme.

Celle-ci, bien que midi ne soit passé que de quelques heures et que le soleil était presque à son zénith, était vêtu d'une légère cape gris sombre sur son chemisier immaculé, d'un pantalon de lin noir ajusté à la taille et d'une paire de botte de couleur semblable. Ses longs cheveux noirs retenus lâchement sur ses épaules, Linda venait juste de transplanner, depuis Londres. Elle ne savait pas ce qui avait pris à thomas de faire du vieux manoir familial sa résidence principale, mais il n'y avait rien de moins pratique. Le coin était perdu au milieu des landes et elle avait recherché pendant plusieurs minutes les coordonnés que le jeune homme n'avait pas cru utile de lui donner. Oh, bien entendu, l'endroit était des plus tranquille. Mais il y avait des limites à l'ermitage.

Linda s'approcha du lourd portail de fer sculpté qui encerclait le domaine. Immense, sinistre et impressionnant. Elle reconnaissait bien là les goûts de la famille Hertz dont avait hérité Thomas. Avisant un heurtoir d'argent, elle le saisit et le lâcha deux fois contre le battant de fer. Un son sourd et creux se fit entendre tandis que le portail s'ouvrait lentement, avec maints grincements inquiétants réservés à la galerie. Linda ne put s'empêcher un haussement de sourcil moqueur et pénétra dans le parc du manoir.

Celui-ci était sobre et bien entretenu. Quelques arbres centenaires, d’immenses haies, et une pelouse fraîchement coupée. La jeune femme grimpa les quelques marches de dalles sombres qui menaient à la porte d'entrée principale. Grande, comme le reste, elle était ouverte et une silhouette sombre s'y découpait. Thomas l'attendait, nonchalamment, sans exprimer aucune émotion. Le contraire l'aurait d'ailleurs étonnée.
Réprimant un sourire, Linda le salua d'un signe de tête.

"Je suppose que tu n'aurais pas put t'installer dans un coin plus joyeux." lança-t-elle avec une affection moqueuse.

Replaçant machinalement derrière son oreille une mèche de ses cheveux ébène échappée de sa queue de cheval, elle ajouta :

"Le héros national manque à tous ses devoirs. Ta présence se fait rare dans les couloirs du ministère."

Linda roula des yeux en entendant la réplique glaciale de Thomas. Oh, bien sûr, le jeune homme n'avait jamais été particulièrement expansif - sauf dans de rares moments où il ne valait mieux pas être en face de lui - et des notions comme l'amabilité avaient parfois l'air de lui être totalement inconnues. Bien entendue, elle était particulièrement bien placée pour dire ça, mais il fallait bien que l'hôpital se moque de la charité de temps en temps. Et puis la jeune femme était tout de même moins sinistre que l'ancien auror.

Ou peut-être était-il tout simplement contrarié. Chose fort probable vu la chaleur de son accueil. Elle dérangeait ? Ah navrée vraiment, elle en était sincèrement désolée. Il devait être plongé dans elle ne savait quelle expérience ou recherche, certainement occulte - et elle arrivait ainsi à l'improviste... quel désagrément.

"Je suis moi aussi, très heureuse de te voir." répliqua Linda, d'une voix traînante et sarcastique, sans relever la pique de son interlocuteur?

La jeune femme suivit Thomas dans le manoir. Le couloir était sombre et une espèce d'atmosphère malsaine semblait y régner, accentuée par le gris sombre des pierres et le rouge sang du tapis qui recouvrait le parquet ciré. Le plafond était haut et les murs recouvert par d'impressionnants tableaux représentant d'illustres membres de la famille Hertz, tous plus silencieux et lugubres les uns que les autres. La décoration était luxueuse bien que sans clarté et les meubles surchargés d'objets qui sentaient la magie noire à plusieurs mètres. Ce style goth, orgueilleux, intimidant et glacial était commun à la plupart des demeures traditionnelles des vieilles familles de sang-pur, aussi Linda ne se sentit pas le moins du monde dépaysée.

Ils passèrent devant plusieurs portes soigneusement closes avant que Thomas ne la fasse pénétrer dans le grand salon. Celui-ci, vaste et luxueux était éclairé par une unique fenêtre que Linda devina ensorcelée à la vue de la disposition extérieure du Manoir. La jeune femme se défit de sa cape qu'elle jeta en travers du dossier du fauteuil que lui avait offert son hôte et s'y s'installa, nonchalante.

"Il se trouve que j'ai beaucoup de travail en ce moment... Après tout tu devrais savoir que mon département est chargé d'analyser toutes sortes d'artefacts de magie noire découverts dans le repère d'anciens mangemorts. C'est un boulot extrêmement intéressant." expliqua-t-elle distraitement, bien que ses lèvres s'étirèrent pour former un discret sourire en coin.

On avait découvert, par hasard, qu'une dizaine de ces pièces à conviction avaient mystérieusement disparues. Après tout, elle n'y pouvait pas grand chose si certains artefacts étaient impossibles à copier...

"Je ne te dérange pas j'espère..." ajouta Linda avec l'ombre d'un sourire narquois, soulignant l'agréable accueil du jeune homme.

Linda attrapa distraitement l'un des verres d'alcool qu'avait fait apparaître Thomas. L'hydromel était d'une délicate teinte ambrée et la jeune femme devina sans mal qu'il était aussi bon qu'il avait coûté cher. Thomas n'étant pas du genre à faire les choses à moitiés. Elle porta gracieusement la coupe à sa bouche et trempa ses lèvres dans le breuvage qui se révéla à la hauteur de ses espérances. Avalant une gorgée, Linda savoura silencieusement la sensation de chaleur qui naissait au fond de sa gorge, tandis que le jeune homme reprenait la parole.

Apparemment Thomas n'avait pas perdu cette manie indélicate de fouiller l'esprit de ses interlocuteurs, aussi amicales que leur relations était sensée l'être. Cela l'exaspéra bien plus qu'elle ne l’eût admis mais son visage conserva sa parfaite inexpressivité. L'ombre de la menace qui suivit, comme on rappelle une dette à payée, alluma par contre une lueur glaciale dans le regard gris et tranchant de la jeune femme. Linda n'aimait devoir à quelqu'un, et surtout pas à quelqu'un comme l'ex-auror qui se tenait en face d'elle. Mais il avait fallu choisir entre accepter cette offre qui était un réel avantage dans ses activités annexes, ou rater cette opportunité.

Et elle n'avait eu aucune véritable et valable raison de refuser. Un poste de cette envergure... bien entendue Thomas n'avait pas insisté sur le moment mais cela correspondait à son attitude habituelle, soit le calculateur patient qui tire parti de toutes ses actions. Elle était de la même trempe il fallait bien l'avouer. Et parce qu'ils se ressemblaient d'une façon ou d'une autre, Linda ne pensait pas que le jeune homme se montrerait si direct et exigeant. Apparemment habitué à être obéit sur le champs, Thomas avait adopté l'attitude de celui qui - de part se position de force - ne se voit rien refusé. Bien qu'ils n'avaient pas eut l'opportunité de discuter depuis de longs mois, la jeune femme s'étonna qu'il ait si rapidement oublié ses dispositions à la complaisante obéissance.

"Effectivement, je n'ai pas eu l'occasion de t'exprimer ma redevance. Aussi je suis prête à te faire un prix d'ami sur la plupart des artefacts de magie noire facilement écoulables. Dans la limite des stocks disponibles bien évidement."

Les lèvres de Linda s'étirèrent en un sourire mondain et nonchalamment, elle y porta à nouveau son verre. S'installant plus confortablement, elle croisa lestement ses jambes chaussées de bottes. Sa relation avec Thomas était changeante. Certaine fois, elle se résumait à un échange d'attaques plus ou moins tranchantes et de démonstrations de forces où il était rare que l'un deux prenne durablement l'avantage et où seul comptait de surnager. Ce jour-ci semblait en faire partie.

"Moi ? Je vais on ne peut mieux, merci. Et ma vie n'a rien de bien trépidante - ajouta-t-elle, à peine sarcastique, tout en observant les mouvements de l'hydromel au fond de sa coupe qu'elle faisait distraitement tourner. Par contre, il me tarde de savoir ce que tu fais de tes journées, maintenant que tu as quitté les aurors."